* * * (ben voyons !!)
Encore plus vite, encore plus drôle, encore plus fou : à la vision de cette suite du Taxi de Gérard Pirès, on peut constater que le réalisateur Gérard Krawczyk (autrefois il avait du talent souvenez-vous de "Je hais les acteurs") et le scénariste-producteur Luc Besson ne se sont pas contentés de suivre docilement la brèche entamée par les premières aventures de la 406 blanche, mais qu’ils en ont améliorés les éléments principaux. (abs ? air bag ? pot catalytique ? peinture métallisée ?) Le ton très particulier des Taxi réside dans l’équilibre parfait entre l’humour et l’action, qui ne sont pas successifs mais qui sont étroitement mêlés dans un scénario malin qui est pour beaucoup dans le rythme trépidant du film. En effet, le choix de mélanger la comédie et les scènes d’action évite des brisures de rythme, comme c’est le cas dans L’Arme fatale 4 (quelle comparaison c'est le plus mauvaise de la série des Arme Fatale). Ici, les scènes comiques ne sont pas un moyen de raccorder les scènes d’action, mais sont de vrais moments drôles qui servent à faire avancer le récit.
Il y a un réel plaisir à retrouver les personnages du premier épisode, qui sont toujours égaux à eux-mêmes (c'est à dire niais et nunuche) ; Emilien (Frédéric Diefenthal) et Daniel (Samy Nacéri) matérialisent physiquement le mélange comédie-action qui est à la base du film. Emilien est un flic pas très rusé (ben forcément c'est un flic) qui tente toutefois de bien faire son boulot, et il est par conséquent un axe humoristique majeur. Le jeu de Diefenthal, emprunt de naïveté et de bonne volonté, accentue l’impact humoristique des gaffes de son personnage qui pourrait être un parent éloigné de Pierre Richard.(Pierre Richard n'était pas un niais étourdi mais un pierrot lunaire et poétqiue) Daniel, quant à lui, est un personnage à qui tout réussit et qui est le pilote émérite responsable des courses folles à travers la ville. Mais cette équipe côtoie entre autres des personnages secondaires qui proposent un comique un peu plus déjanté : ce sont le commissaire Gibert et le père de Lilly, qui sont des hommes de loi caricaturés à l’extrême. Entre le premier qui se prend pour un guerrier ninja alors qu’il est un flic tout ce qu’il y a de plus fonctionnaire et le second qui est un obsédé de la guerre ainsi que de la bravoure militaire, cela résume assez bien l’état d’esprit du film, qui prône davantage l’exagération que le réalisme. Le souci du réalisme en moins, Gérard Krawczyk peut multiplier les scènes décoiffantes qui augmentent le taux d’adrénaline du spectateur. La course échevelée qui ouvre le film, les rencontres avec les gendarmes sur le bord de la route, les poursuites avec les Yakusas... Taxi 2 ne décélère jamais, et pourtant parvient à rester palpitant d’un bout à l’autre, grâce à une grande maîtrise dans la construction des scènes d’action (y a eu un mort pendant le tournage non ?); celles-ci ne sont pas conçues comme un enchaînement sans saveur de plans sur des voitures qui roulent vite, mais elles possèdent une vitalité due à un montage dynamique et non pas syncopé. C’est la petite différence entre Taxi 2 et Dobermann, par exemple.(Dobermann était surtout un film anarchique et destroy, Taxi 2 carresse le beauf dans le sans des pare-chocs)
Taxi 2 est une comédie d’action qui n’a rien à envier aux films américains du même genre,(ah bon c'est mieux que Mad Max?) et est une preuve que la comédie française se porte plutôt bien.(ca fait quand même 50 ans qu'elle se porte on ne peut mieux depuis Fernandel, Bourvil, de funès, Darry Cowl, Francis Blanche, Les Charlots, Pierre Richard, Le Splendid, Christian CLavier etc..)
Didier Tasinato d_tasinato@hotmail.com (commentaires bouboul bouboul@hrnet.fr)