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Lorsque
Woody est enlevé par l’horrible vendeur d’un magasin de jouets, Buzz,
Zig-Zag et les autres décident de partir immédiatement à sa recherche. Mais
cet enlèvement va permettre à Woody de rencontrer des amis auxquels il est lié
depuis longtemps et dont il ignorait l’existence.
Ce
deuxième volet des aventures animées de Woody et de sa bande bénéficie des
avancées considérables dans le domaine de l’animation par ordinateur : la
texture de l’image est bien plus lisse, et permet de créer des animations qui
se confondent presque avec le réel ; ainsi, sur certains plans, le personnage
du méchant vendeur Al semble être un véritable acteur filmé avec une caméra.
Et le rendu de certains décors, tant dans sa consistance que dans l’étendue
de la gamme de couleurs, est identique à un véritable paysage.
Du
point de vue technique, John Lasseter livre donc une œuvre qui fera date,
puisque Toy Story 2 est le premier
film réalisé entièrement en numérique, image et son. Mais sur un plan plus
émotionnel et attractif, cette suite, bien que réussie, ne parvient pas à créer
le même effet que Toy Story. Il y a
déjà l’effet de surprise en moins ; mais ce qui fait la grande beauté du
premier épisode, outre ses qualités visuelles, réside dans la force de son scénario,
qui est bien plus qu’une simple histoire de jouets vivants. Les scénaristes
(au nombre de quatre, tout comme sur ce deuxième épisode) proposaient un récit
aux aspirations métaphysiques évidentes, et la quête d’identité de Buzz
faisait écho à celle de tout être humain qui cherche à définir sa place et
son but dans ce monde. Sans que l’intrigue dépasse le cadre spatial du pâté
de maisons, John Lasseter réalisait un film qui pouvait toucher beaucoup de
monde grâce à l’émotion qui surgissait de questionnements universaux.
Dans
Toy Story 2, il y a encore des
aspects métaphysiques, mais ils passent au second plan. Toutefois, la quête
d’éternité et le refus de l’oubli sont des thèmes intéressants,
d’autant plus qu’ils créent un véritable dilemme pour Woody, tiraillé
entre ses nouveaux compagnons et ses anciens amis. Et la psychologie des
personnages est plutôt réussie, s’écartant du manichéisme pour laisser
place à des retournements inattendus.
Mais
même si cette suite est réussie, elle ne possède pas l’atmosphère qui fait la
singularité du premier ; Toy Story 2
reste néanmoins un bon film d’aventures qui offre une belle galerie de
personnages et qui joue la carte de l’action, et proposant des références
humoristiques à des films comme L’Empire
contre-attaque ou 58 Minutes pour
vivre. C’est sympathique, et ça fait tout de même plaisir de retrouver
la bande à Woody.
Didier Tasinato
d_tasinato@hotmail.com