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Le
jeune Cole Sear, âgé de huit ans, est en proie à des visions terrifiantes
qu’il n’ose avouer. Malcolm Crowe, psychologue pour enfants de renom, entre
en contact avec lui pour l’aider.
La
réussite de ce troisième film d’un réalisateur inconnu est due à la
finesse d’un scénario s’appuyant plus sur la psychologie et l’émotion
que sur l’action et l’horreur visuelle. Night Shyamalan a donc écrit et réalisé
ce film, dont le point de départ constituait une bonne idée pour un film
d’horreur classique ponctué d’une multitude de scènes gores. Mais le développement
qu’il propose est visuellement plus sobre et plus retenu, et sa force réside
dans l’impact émotionnel qui ressort de cette histoire. De ce point de vue, Sixième
Sens pourrait s’apparenter au Projet
Blair Witch, dont le but est également de jouer avec les nerfs du
spectateur en évitant toute surenchère mais en se concentrant sur la base même
de la terreur. Sixième Sens ne
dispense pas une angoisse continue qui ne fait que croître, comme c’est le
cas pour Le Projet Blair Witch ; mais
Night Shyamalan alterne les séquences terrifiantes avec des séquences plus
calmes, qui baignent toutefois dans une atmosphère tendue et dans une sorte de
temps suspendu, laissant présager une violence ultérieure.
La
dimension psychologique du film tient en grande partie grâce à la composition
de Haley Joel Osment, qui joue son personnage avec subtilité, ainsi qu’à
celle, effacée, de Bruce Willis. Les personnages sont soumis à des faits qui
les rongent et les font se retourner en eux-mêmes, et la réussite des acteurs
réside justement dans le fait qu’ils laissent percevoir la souffrance sans
surjouer, mais en privilégiant les silences aux débordements d’émotions.
Silence
avec lequel joue beaucoup le réalisateur, qui augmente ainsi le suspense et la
peur lors des scènes les plus frappantes. Sa réalisation donne aux lieux que
traversent Cole et Malcolm un aspect fantomatique appuyé par la photo de Tak
Fujimoto. Les lieux semblent refléter les angoisses de Cole, probablement parce
que les sources de ces angoisses sont multiples et peuvent se situer n’importe
où.
Didier Tasinato
d_tasinato@hotmail.com